Comme indiqué dans l'article intitulé "L'importance de la perméabilité à l'oxygène" Publié dans le bulletin d'avril 2020 de la Fondation ICSURO, il existe plusieurs méthodes pour déterminer la perméabilité.
Actuellement, il n'existe pas de méthodologie éprouvée et standardisée pour la mesure de l'OTR et il est difficile d'évaluer les valeurs OTR pour différents revêtements.. La première technique d'analyse OTR pour les bouchons était le Mocon Oxtrans (Figure 1). Cette technique était basée sur la régulation des récipients en plastique ASTM-F107-14, en mesurant l'oxygène qui était transféré à travers un goulot de bouteille scellé à une plaque métallique et en mesurant l'entrée et la sortie des gaz par des techniques barométriques. Cette technique présente plusieurs limites, car elle est destructrice, coûteuse et avec une surveillance courte.
Figure 1. Appareil de mesure de la perméabilité des fermetures selon la méthode Mocon. source Diéval, JB. et en 2011
Des années plus tard, d'autres techniques sont apparues comme celles basées sur le bisphénol (Skouromounis et al 2007) ou colorimétriques (Lopes et al 2005) (figures 2 et 3). Les deux méthodologies sont des techniques non destructives, mais elles nécessitent un équipement spécialisé et coûteux, ce qui rend difficile leur utilisation en tant que techniques de routine. En même temps, ils ne donnent pas de lectures directes mais nécessitent une extrapolation à un modèle théorique.
Figure 2. Appareil pour mesurer la perméabilité des enceintes selon le bisphénol. source Skouromounis et al. 2007.
figure 3. Schéma d'étalonnage de la méthode colorimétrique basée sur la réduction du carmin d'indigo. source Lopes, P. et al 2005 dans .J Agric. Chimie alimentaire. 2005, 53, 6967-6973 6967
Plus tard, la méthode manométrique a été développée, basée sur le passage d'air sous pression à travers un morceau de liège de 3 mm (Lequin et al 2012) (figure 4). Cette technique a permis d'obtenir le coefficient de diffusion de O2 de ce matériau et non de l'OTR. Les résultats de cette technique sont difficiles à extrapoler en tant que test de routine et il s’agit également d’une technique destructrice.
Figure 4. Schéma du manomètre pour mesurer le transfert d'oxygène à travers le bouchon.. Source. Lequin, S. et al 2012. Dans J. Agric. Chimie alimentaire. 2012, 60, 3348−3356
Enfin, la technique de chimiluminescence ou oxoluminescence a été décrite (Diéval et autresl. 2011). La chimiluminescence est une méthode non destructive et permet de suivre un bouchon au fil des mois en mesurant directement la quantité d'oxygène à l'intérieur du flacon. (Bunner et coll., 2010). Cette technique constitue la base théorique des appareils d'oxoluminescence que l'on peut trouver sur le marché.
L'appareil utilisé dans le projet GO OTR s'appelle NOMASense et se compose d'un appareil électronique avec une sonde émettrice et réceptrice. (Fibox 3 LCD Trace V6), qui émet un flux lumineux ou une impulsion verte. Ce flux est dirigé vers un capteur coincé à l’intérieur du récipient transparent (bouteille). Le capteur est constitué de composés fluorescents qui absorbent l’énergie envoyée par la sonde et la restituent sous forme de lumière. La mesure repose sur le fait que la concentration en oxygène dans la bouteille est inversement proportionnelle au temps de retour de cette lumière. Le résultat est exprimé directement sur l'écran de l'appareil sous forme de pression partielle d'oxygène à l'intérieur de la bouteille (PO2).
Figure 5. NOMASense, appareil de mesures d'oxoluminescence. Source ICSURO.
Le NOMASense est un appareil facile à utiliser et peu coûteux qui mesure l'OTR des bouteilles pleines et vides au fil du temps (Figure 5). C’est la technologie la plus proche de la réalité, les résultats obtenus peuvent donc être extrapolés. Ces avantages par rapport aux autres méthodologies ont conduit les derniers articles publiés sur l'OTR à le plafonner (Chevalier et coll. 2019).
Dans le cadre de cette recherche, un groupe opérationnel a été créé en 2017, composé de 4 entreprises produisant des bouchons du secteur catalan du liège. Deux de ces sociétés, J. VIGAS SA et MANUEL SERRA SA, produisent principalement des bouchons en liège naturel. Et les deux autres, TESA SA et FRANCISCO OLLER SA, produisent des bouchons en liège aggloméré à deux disques pour le vin mousseux. Le projet s'appelle "Projet pilote pour la détermination de l'évolution de la perméabilité à l'oxygène selon les différentes conditions de fabrication des bouchons et de l'effet de ce paramètre sur les vins tranquilles et mousseux (GO OTR)"..
Le projet a permis de déterminer les variables du processus de production qui affectent la perméabilité à l'oxygène des bouchons et qui auront, de manière prévisible, un effet significatif sur l'évolution des différents types de vins et de vins mousseux.
Il s'agit d'un projet cofinancé par le fonds européen FEDER et le Département de l'Agriculture, de l'Élevage, de la Pêche et de l'Alimentation de la Generalitat de Catalogne à travers l'Opération 16.01.01 (coopération pour l'innovation) du PDR de Catalogne 2014-2020.