Le projet, en cours depuis 2017, prévoit de mécaniser et de réviser les systèmes d'extraction, de moderniser la peau pour qu'elle soit plus productive, ainsi que d'améliorer les conditions de santé et de sécurité au travail dans les sous-cultures.
L'absence de mécanisation dans les travaux d'extraction du liège est l'un des principaux problèmes de la subériculture, c'est-à-dire de la foresterie appliquée au liège.
Au XXIe siècle, la découverte s'effectue encore comme elle l'était il y a plus de deux cents ans : manuellement, à l'aide d'une hache et d'un pied-de-biche. Une modernisation est donc nécessaire.
Les conditions dans lesquelles s'effectue la découverte rendent ce métier peu attractif pour les nouvelles générations, en raison du caractère temporaire du travail, de la difficulté du maniement de la hache (exige de la force et des compétences), et du caractère dangereux du travail (parfois implique de grimper à l’arbre).
En conséquence, la main-d’œuvre spécialisée est rare et vieillissante et, en outre, elle travaille dans de graves failles de sécurité.
Mécaniser les systèmes d’extraction
Créé en 2017, le Groupe Opérationnel Go Suber est un projet d'innovation sur la modernisation de la peau pour améliorer la productivité, subventionné dans le cadre du Programme National de Développement Rural 2014-2020.
« Intégré par des entités qui incluent l'ensemble du secteur, depuis les propriétaires de bouchons jusqu'aux instituts, associations et centres de recherche, le Groupe a déjà franchi la première phase de création et prépare actuellement le projet d'innovation », explique Mariola Sánchez, Dr. Ingénieur forestier et directeur du Laboratoire du Liège à l'Institut national de recherche et de technologie agricole et alimentaire (INIA), l'un des membres du projet.
Le projet Go Suber envisage le développement et le test sur plusieurs bouchons d'une nouvelle machine pour effectuer les coupes dans le bouchon au lieu de la hache, en analysant sa capacité à extraire le liège sans endommager la couche génératrice de liège, et en comparant ses performances et son ergonomie avec le système traditionnel.
Le travail est étendu à d'autres outils qui effectuent des opérations auxiliaires dans l'extraction.
Ces développements seront testés dans les trois territoires du liège par excellence en Espagne : les zones productrices d'Andalousie, d'Estrémadure et de Catalogne.
En fin de compte, l’objectif est d’introduire la mécanisation dans un domaine qui n’en dispose pas, en surmontant les écueils de certaines machines développées il y a quelque temps et qui ne répondaient pas aux attentes.
De même, il vise à améliorer les conditions de sécurité et de santé dans le travail des éplucheurs et à revoir les procédures d'extraction, en envisageant par exemple d'allonger la période de travail liée à l'épluchage, désormais réduite à la saison estivale.
La deuxième partie du projet se concentrera sur l'amélioration de la productivité du liège, en cherchant à améliorer la commercialisation et la valorisation du liège et des sous-produits de l'industrie du liège.
En fin de compte, l'enjeu est d'établir les bases techniques d'une subériculture avancée, qui permette un développement de la filière liège tourné vers l'avenir, en préservant les savoirs traditionnels, dans le cadre de systèmes de sécurité et de santé adaptés au 21e siècle, spécifiques pour le travail du bouchon, et donnant ainsi l'obtention d'une matière première en plus grande quantité et qualité de manière ordonnée et durable.